Langage écrit

Les difficultés en langage écrit : comprendre pour mieux accompagner

Le langage écrit est une compétence essentielle dans la vie quotidienne. Il repose sur un système complexe de règles et de représentations mentales qui permettent de lire et d’écrire. Pour certains enfants cet apprentissage peut s’avérer difficile, en raison de multiples facteurs cognitifs et linguistiques, et les difficultés peuvent persister chez les adultes.

Mais que se passe-t-il concrètement lorsqu’un enfant éprouve des difficultés en langage écrit ? Quels sont les mécanismes impliqués ? Et comment ces difficultés peuvent-elles se manifester ? Cet article vous propose un éclairage sur les obstacles les plus fréquents rencontrés lors de l’acquisition de la lecture et de l’écriture.

Langage écrit : une architecture cognitive complexe

Lire et écrire, ce n’est pas seulement “reconnaître des lettres” ou “recopier des mots”. Cela mobilise plusieurs processus cognitifs :

  • La conscience phonologique (perception et manipulation des sons du langage),
  • La conversion graphème-phonème (pour lire) et phonème-graphème (pour écrire),
  • La reconnaissance visuelle des mots,
  • La mémoire de travail,
  • L’attention visuo-spatiale,
  • Le stock lexical orthographique (répertoire interne des mots connus),
  • La compréhension écrite (lecture de phrases ou textes).

D’autre part, le langage oral doit être bien installé pour permettre un apprentissage efficace du langage écrit. En effet, pour comprendre ce que l’on lit ou pour écrire correctement, il est nécessaire d’avoir un vocabulaire suffisamment riche, une syntaxe bien construite et une compréhension orale efficace. Si le langage oral est fragilisé, l’accès au langage écrit peut être d’autant plus difficile.

Les difficultés spécifiques rencontrées à l’écrit

Voici les principales difficultés que peut rencontrer un enfant dans l’apprentissage du langage écrit :

Confusions visuelles ou auditives

  • Confusions de lettres proches visuellement : b/d, p/q, m/n, u/n
  • Confusions de sons proches : ch/j, f/v, t/d…

Ces erreurs peuvent être liées à une difficulté à discriminer finement les sons (traitement auditif) ou les formes (traitement visuel).

Altération de la conversion graphème-phonème

C’est un mécanisme clé dans la lecture : il permet de transformer une lettre (ou un groupe de lettres) en son. Lorsqu’il est déficient, l’enfant :

  • ne parvient pas à lire des mots inconnus,
  • devine les mots à partir du contexte ou de quelques lettres,
  • lit lentement et de façon hachée.

Difficultés avec les graphèmes complexes

La langue française contient de nombreux digrammes (ex. ch, ou, an) et trigrammes (ex. eau, oin, ien) qui représentent un seul son.

Certains enfants ont du mal à les identifier, ce qui entraîne des erreurs comme :

  • lecture lettre à lettre (ballo-ne au lieu de ballon),
  • omissions (bocle au lieu de boucle),
  • substitutions (bou au lieu de bon).

Fragilités liées à la mémoire de travail et au lexique

Un enfant peut lire correctement les mots, mais :

  • ne pas les comprendre (faible accès au sens),
  • les oublier rapidement (mémoire à court terme saturée),
  • ne pas mémoriser leur orthographe (problème de stock lexical).

Ce type de difficulté impacte directement la compréhension écrite et l’orthographe.

Troubles visuo-spatiaux

Certains enfants ont du mal à se repérer dans l’espace de la page ou dans le mot lui-même. Cela peut entraîner :

  • des inversions (lu au lieu de ul),
  • des omissions (pirateprate),
  • une lecture instable dans l’espace (sauts de ligne, retour en arrière…).

Conclusion : détecter pour mieux accompagner

Les difficultés en langage écrit sont variées et souvent intriquées. Chaque enfant est unique et une évaluation précise par un orthophoniste est essentielle pour comprendre le profil et adapter l’accompagnement.

En attendant un bilan et une éventuelle prise en charge, il est possible de proposer à l’enfant des activités ludiques ciblées pour stimuler les compétences en langage écrit.

Retrouvez ci-dessous des jeux spécifiques pour travailler certains aspects du langage écrit, comme les confusions visuelles b/d ou la reconnaissance des digrammes.

Pour stimuler les compétences lectrices générales et enrichir le stock lexical orthographique sur des thèmes spécifiques :

Pour travailler les confusions visuelles (de type b/d, p/q, m/n…) :

Pour travailler les confusions auditives (de type b/p, t/d, ch/j…) :

Pour améliorer la compréhension écrite :

Phrases simples – Lecteurs débutants :

Phrases complexes :

Textes courts :

Pour stimuler la voie d’assemblage/les compétences chez les lecteurs débutants :

Pour stimuler la voie d’adressage en lecture/favoriser l’apprentissage de mots irréguliers

Pour travailler les graphies complexes (an, on, ein, ian…) et contextuelles (“g”, “c”, “s”) :

Pour travailler les graphies contextuelles (“g”, “c”, “s”) :

Pour travailler la conscience phonologique, un prérequis au langage écrit :

Pour stimuler les fonctions cognitives essentielles à la lecture/l’écriture :

Attention et capacités visuo-spatiales :

Mémoire à court terme et mémoire de travail :

Pour enrichir le stock lexical orthographique en travaillant sur la conscience morphologique :

Mor’forme un mot – Morphologie dérivationnelle (PDF à imprimer)

Pour se familiariser avec les différents types de graphie (script et cursif) :

Pour travailler les compétences lectrices avec un type de jeu original :

Quelques outils gratuits :

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